Né avec l'idée que chaque pilote moto est unique et doit être traité comme tel afin d'atteindre son plein potentiel, l'ancien enfant prodige du Supermoto redevenu pilote de Flat Track a fondé Moto Anatomy pour aider les autres pilotes à tirer le meilleur d'eux-mêmes. À moins que ce ne soit l'inverse.
Lewis a récemment reçu une lettre de sa mère qui démontre bien ce sentiment. L'enveloppe contenait un devoir datant du collège où les étudiants devaient répondre à la question « Qui suis-je ? ». Même jeune adolescent, Lewis avait déjà l'esprit clairvoyant : « Une des choses que j'avais inscrites dans la lettre était, "j'aime écouter et apprendre des autres. Et j'aime enseigner." » Qui aurait pensé ? Visiblement, le jeune Johnny Lewis.
La majorité des fans de course moto connaissent Lewis pour son rôle central dans la récente transformation du sage bicylindre en ligne refroidi par air Royal Enfield en une machine compétitive dans l'univers rude et agité de l'American Flat Track.
Impliqué dans le projet depuis quatre ans, Lewis a décroché deux victoires dans la catégorie Production Twins. La première en 2020 sur le notoirement glissant Daytona Short Track et la seconde l'année suivante au Lima Half-Mile ; le célèbre circuit en gravillons du nord-ouest de l'Ohio.
Les Production Twins ayant été enterrés à la fin de la saison 2022, le pilote de 33 ans évolue désormais dans la catégorie reine de l'AFT : les SuperTwins. La compétition y est rude, notamment en raison de la présence de concurrents de haut niveau comme les marques Indian et Yamaha.
Mais remontons quelques dix-huit années en arrière. Après avoir empoché trois titres nationaux et gagné le titre d'Athlète de l'Année AMA Sports et le prix Dirt Track Horizon AMA Sports, Lewis quittait le Flat Track pour courir en Supermoto, devenant le plus jeune pilote d'usine de l'histoire du championnat AMA Pro Supermoto, alors très populaire.
Engagé par le team Red Bull KTM HMC, le Pennsylvanien alors adolescent a tout de suite eu un gros impact sur la catégorie hybride, qui mêle les influences du motocross et de la course sur piste. Ce fut une expérience qui changea sa vie, comme Lewis a raconté à Corey Alexander et – l'ancien pilote REV'IT! - James Rispoli dans un épisode de "Pipe Dreams Podcast".
Lewis n'avait que quinze ans – trop jeune pour courir professionnellement – quand il a signé un contrat usine avec KTM. « Je n'ai pas pu participer aux premières courses, mais ils savaient déjà qu'ils me voulaient, » déclare Lewis. « Nous étions sur une piste dans le Wisconsin et j'ai battu le record du tour en 250 cm3 le premier jour. Ils étaient là, "Ce gosse va vite". »
« J'ai fait quelques courses amateur, puis ma première course. Je crois que j'ai fini quatrième. La dernière course de l'année s'est déroulée en plein centre de Reno, dans le Nevada. C'était incroyable. Des milliers de personnes attroupées aux fenêtres et sur le bord du parcours. On a couru, puis il y a eu une fête le soir. Cela donne la sensation d'être exceptionnel. »
« L'année suivante, ils m'ont mis sur une moto Unlimited, une 610. J'avais seize ans et je pilotais un supermotard de plus de 60 chevaux. Il n'y avait pas de démarreur électrique et je devais la lancer au kick. J'étais plutôt grand – 1m85 comme aujourd'hui – et j'ai commencé à faire de bons résultats. »
Peu après, Lewis a décroché sa première victoire. « C'était une piste automobile, un grand ovale asphalté, et je suis monté sur le banking en dévers, » explique-t-il. « L'ex-pilote d'usine Suzuki Aaron Yates faisait frotter le genou sur le banking. Il était 15 km/h plus rapide que tout le monde. Je me suis dit "je peux le faire". Donc j'ai tenté le coup dans ma catégorie. J'ai gagné tellement de temps sur les autres. J'ai creusé un gros écart, je l'ai maintenu et j'ai gagné ma première course à seize ans devant des légendes du sport comme Mickey Dymond. »
« Ce soir-là, Mickey est venu me voir et m'a lancé : "Jolie course. Tu m'as foutu une de ces trouilles." On remontait sur la tête après le virage numéro quatre en direction du banking NASCAR, » explique Lewis. « J'ouvrais en grand et le dévers se décalait vers nous. Mickey a dit que je glissais tout droit en direction du mur et il a coupé les gaz. Ils sont tous restés cloués sur place et je me suis envolé. J'ai gagné celle-ci, j'ai enchaîné les podiums et j'ai couru dans des endroits vraiment cool. »
Pour la suite Lewis avait le choix entre rejoindre les courses en avion ou économiser en optant pour un camion. Il a choisi la deuxième option. « Je me suis mis à sillonner le pays, à découvrir les subtilités d'un semi-remorque et à étudier le fonctionnement d'une écurie de course. »
« Des années plus tard, je dirige des équipes et je fais ce genre de choses au quotidien. Ces trois années ont été vraiment décisives. J'ai créé des liens étroits avec des gens vraiment biens. C'est mon plus grand regret au sujet de la compétition : à cet âge-là, je n'appréciais pas les lieux où je me rendais ni les gens qui m'entouraient. »
Lewis fait du motocross depuis qu'il est enfant et il est tombé dans le Flat Track par accident. Il se souvient, « Mon père a jeté un œil à la publication régionale et il pensait que la prochaine course serait du motocross. En fait, il s'agissait d'une course de Flat Track. Nous avions une piste à la maison et beaucoup de gens venaient tourner. Cela m'a permis d'avoir assez vite un bon rythme. »
« À quinze ans, avant de faire la transition vers le Supermoto, mon père m'a envoyé à l'école de pilotage de Kevin Schwantz. Je suis aussi allé à Las Vegas pour suivre les cours de Freddie Spencer. J'ai aussi participé à une course WERA au Virginia International Raceway, donc j'avais un peu d'expérience sur l'asphalte. J'adore piloter des motos. »
Après quatre saisons en Supermoto, Lewis a retrouvé le Flat Track en 2009. « Quand l'aventure KTM a pris fin, je ne savais pas trop quoi faire, » admet-il. « C'était un peu comme repartir de zéro. J'avais peut-être piloté une fois une machine de Flat Track pendant toute ma carrière en Supermoto. J'étais passé du Flat Track au Supermoto et c'est tout. »
« Quand je suis revenu, Mike Hacker, un ancien pilote, a ouvert une école nommée "Ride Academy". Je lui ai donné un coup de main et j'ai adoré ça. Je voulais voir plus grand et c'est alors que j'ai déménagé en Floride. Je me suis mis à mon compte et je n'ai jamais arrêté depuis. Il n'y a pas un jour où j'essaie d'aider quelqu'un. »
Lewis continue à enseigner. Il forme aussi bien des novices qui découvrent les joies de la moto que des pilotes chevronnés engagés dans des compétitions nationales, leur apprenant l'art délicat du Flat Track et la maîtrise des deux-roues en général. En 2015, Lewis fonde Moto Anatomy pour passer au niveau supérieur.
En proposant un entraînement personnalisé destiné à déverrouiller le potentiel du pilote dans presque toutes les disciplines, Lewis a l'occasion de faire ce qui le passionne le plus dans la vie, à savoir conjuguer son plaisir d'enseigner avec son amour du pilotage.
Johnny Lewis n'est qu'un des membres d'un groupe de pilotes d'élite qui représente la marque REV'IT! dans les plus grands championnats de par le monde, comme le MotoGP, le WorldSBK, le MotoAmerica et bien d'autres. Faites connaissance avec tous les athlètes passionnés de la famille racing REV'IT!.